Comme tout traitement, un antiparasitaire est susceptible de provoquer des troubles plus ou moins importants chez certains individus… On entend alors parfois dire que les traitements en question sont trop dangereux ou toxiques ! Comment ne pas prendre de risque inconsidéré ?

Que sont les antiparasitaires ?

Ce sont généralement des médicaments (sur ordonnance ou « dérogataires » c’est-à-dire autorisés à la vente sans ordonnance) qui permettent de débarrasser vos animaux des parasites ou d’empêcher qu’ils ne les atteignent. Comme pour tout médicament, leur usage demande de connaître les effets secondaires, les contre-indications, et les précautions d’emploi pour éviter les dangers liés à utilisation inappropriée.

On parle d’insecticides et de vermifuges pour prévenir ou traiter les infestations par des insectes ou des vers, voire éviter les maladies que ces parasites pourraient transmettre.

Les antiparasitaires sont idéalement des produits à usage préventif, c’est-à-dire pour éviter à vos petits compagnons d’être malades et vous éviter d’être atteints vous aussi.

Comment choisir entre les « cides » et les « fuges » ?

  • Les « -cides » sont les produits qui tuent, mais ici nous ne sommes pas dans le polar, point d’homicide, nous parlons de parasites : ce sont des insectes nuisibles qui sont concernés (utilisation d’insecticides) ou des vers parasites (on devrait donc dire vermicides). Ils sont utilisés pour se débarrasser des parasites notamment lors d’infestation ou en zone à risque.
  • Les « -fuges » sont des produits qui éloignent les parasites : des vermifuges (pour les vers), ou des insectifuges (pour les insectes), catégorie dans laquelle l’on met également les répulsifs qui doivent rendre votre animal moins attirant… Ils sont utilisés pour la prévention et lorsque l’environnement n’est pas trop chargé en parasites ou encore si votre animal ne sort pas.

Comment ne pas prendre de risque ?

Certains peuvent être dangereux dans certains cas, mais il suffit de respecter quelques principes incontournables pour ne pas faire courir de risque à vos petits compagnons :

1. Votre animal doit être en bonne santé

Par exemple, on ne donnera pas d’antiparasitaire « systémique » comme dit votre vétérinaire (c’est-à-dire qui agit par l’intermédiaire de tous le corps) aux animaux souffrant de maladie rénale ou hépatique (du foie) : on évite donc dans ce cas ceux qui s’avalent comme les comprimés, les liquides et les pâtes… Si votre chien ou votre chat souffre d’une insuffisance rénale ou hépatique, choisissez plutôt un antiparasitaire en « topique », c’est-à-dire en pipettes.

2. Si votre animal est un chat​, attention aux antiparasitaires toxiques

Si votre animal est un chat, il ne faut pas lui donner d’antiparasitaires contenant des Pyréthrines ou des Pyréthrinoïdes car ils sont toxiques pour lui.

3. Si un seul parasite est visé ou que votre animal ne sort pas

Ce n’est pas la peine de choisir un insecticide surpuissant si un seul parasite est visé ou que votre animal ne sort pas

En revanche, même pour un chat d’appartement, le risque existe ! Il faut donc le prévenir, a minima en période de forte activité des parasites, avec par exemple Effipro, Scalibor, Frontline, Nexgard, Bravecto, Stronghold… Selon son espèce ou toute l’année avec des antiparasitaires « naturels ».

4. Si votre animal a un autre traitement en cours

On prête une attention renforcée au choix de l’antiparasitaire si un autre traitement est en cours : par exemple, on n’associe pas d’antiparasitaires internes ou « systémiques » contenant du spinosad comme le Comfortis avec certains médicaments bien précis utilisés dans traitements des maladies cardiaques, des cancers ou certains traitements de maladies neurologiques.

5. Si votre animal est sensible ou s’il a une maladie de peau privilégiez les comprimés

C’est également la solution si la peau de votre chien ou de votre chat ne tolère aucune application d’insecticide. Les antiparasitaires en comprimés sont généralement des médicaments prescrits par votre vétérinaire, sur ordonnance mais quelques-uns comme le Drontal (vermifuge) sont « dérogataires » c’est-à-dire que l’on peut les obtenir sans prescription écrite. 

C’est votre vétérinaire qui fera le choix de la molécule la plus intéressante pour votre animal. Malheureusement, les antiparasitaires insecticides en comprimés n’ont pas d’action sur les réactions de la peau aux piqûre : ils agissent seulement lorsque la puce ou la tique mord ou pique l’animal. En cas de Dermatite Allergique aux Piqures de Puces (DAPP) un produit en pipette sera donc plus intéressant.

6. Si votre animal a une allergie alimentaire

Il faut vérifier avec votre vétérinaire le type d’allergie dont souffre votre animal, car certains produits contiennent des additifs alimentaires à base de foie de Porc (Bravecto et Credelio) ou de bœuf (Nexgard) …

7. Si votre chien est porteur de la mutation MDR1

Les antiparasitaires sont-ils dangereux ?Si votre chien est un Colley, Berger Australien, Border Collie… et porteur de la mutation MDR1 certains antiparasitaires sont toxiques pour lui. 

Il est en effet interdit d’utiliser pour ces chiens les antiparasitaires suivants : contenant des néonicotinoides (Advantix, Seresto…) des lactones macrocycliques (l’ivermectine est le plus connus , mais aussi la moxidectine, la milbémycine… c’est à dire les produits Milbemax, Program, Advocate…), l'émodepside (Profender) et le spinosad (Comfortis). 

Pour les chiens MDR1, on peut en revanche utiliser Nexgard, Bravecto, Scalibor, Stronghold ou encore Drontal…

8. Si plusieurs animaux habitent chez vous

On ne met pas d’antiparasitaires en « topique » ou pipettes (ou encore spot-on) si des risques de toilettage mutuel existent (notamment d’un léchage du chien par le chat) et surtout dans les maisons avec plusieurs chats ! Si vraiment vous n’avez pas le choix ou que le produit spot-on est le plus efficace, il faudra séparer vos animaux, le temps du séchage, fixé arbitrairement à une nuit (8h) pour la plupart des produits.

9. Si votre animal est contact avec des enfants

Pour les animaux en contact avec des enfants et pour les animaux qui dorment sur le lit, il faut éviter les produits contenant des néonicotinoïdes : il sera alors intéressant de choisir un antiparasitaire « systémique » sur ordonnance (donc prescrit par votre vétérinaire) comme le Bravecto par exemple.

En cette saison qui voit revenir un risque accru d’infestation par des parasites en tout genre pour nos chiens et chats, vous savez maintenant quelles précautions prendre. Utilisez à la fois des antiparasitaires externes ET des vermifuges, mais pas en même temps, et s’il vous reste des doutes, n’hésitez pas à nous poser vos questions !

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