Le chat est un gourmet, difficile, délicat, qui se lasse, qui n’aime que le frais, qui ne s’adapte pas ? Les affirmations à ce sujet sont nombreuses. Connaissez-vous les 5 points clés pour alimenter correctement votre chat ?

Principe 1 : votre chat est un carnivore strict

Ce qui veut dire qu’il ne peut pas être végétarien, pas qu’il ne doit manger que de la viande !

En particulier il leur faut un acide aminé particulier essentiel chez le chat, la taurine, qui ne peut pas la fabriquer (contrairement à l’humain à partir de méthionine et de cystéine) et que l’on ne trouve pas dans un végétal. Elle est importante pour le muscle cardiaque et pour la digestion des lipides. Il faut donc obligatoirement lui donner des protéines animales.

Principe 2 : son repas doit être complet

La viande seule ne suffit pas. Pire, si vous ne donnez que de la viande ou du poisson, votre chat aura une démarche anormale, il risque des fractures (du fémur, du bassin, de la mâchoire), et des malformations de la colonne vertébrale… Il faut donc compléter l’apport en protéines animales avec des lipides et notamment des acides gras essentiels (oméga 3 et 6), des glucides (fibres non digestibles, amidon et sucres), des minéraux (calcium, phosphore, sodium, chlore, potassium et magnésium) et des vitamines.

Comme pour la taurine, la vitamine A doit être d’origine animale (on la trouve dans le foie) car le chat ne peut la fabriquer à partir d’apport végétaux. Attention, certaines vitamines (vitamines A et D) données en excès seront toxiques. Vous trouvez que c’est compliqué ? Nous aussi, mais il suffit de choisir un aliment qui affiche la mention « aliment complet » sur son étiquette ou de faire appel à un vétérinaire nutritionniste qui calcule précisément la ration nécessaire pour votre chat.

Principe 3 : chaque chat a ses préférences

En général, un chat acquiert des préférences vers l’âge de 3 à 4 semaines mais également in utero, en fonction des saveurs du repas de la mère. L’aliment préféré à l’âge adulte sera néanmoins généralement celui qui aura été fourni régulièrement au moment du sevrage, celui de la mère par exemple, car à ce stade, elle aussi a besoin d’un aliment « croissance ».

La saveur, la texture et la température des aliments a une importance.

Le poulet est souvent dans les goûts préférés mais également le bœuf ou le poisson. La richesse en matière grasse et le taux d’humidité associée à une température ambiante sont les facteurs principaux d’une bonne appétence.

Il faut proposer à un jeune chat une nourriture variée pour que l’adulte qu’il deviendra ne soit pas trop difficile. En effet, en vieillissant le chat est dit néophobique, c’est-à-dire qu’il modifiera assez peu ses comportements alimentaires.

Principe 4 : le chat est un grignoteur

Il fait facilement de petits repas (entre 10 et 20g), jusqu’à une dizaine ou une vingtaine de fois par jour. Choisir un aliment sec en libre-service est donc adapté.

Distributeur de nourriture à puce SureflapEyenimal Small Pet Feeder

Cependant, des études récentes montrent un bénéfice réel à donner une alimentation mixte : sèche ET humide. Pour délivrer l’aliment humide de façon optimale il faut bien sûr essayer de le donner le plus souvent possible en petites quantités (car il a tendance à se dessécher assez vite et du coup à devenir moins appétent).

On ne laissera pas l’aliment plus de 12h dans la gamelle pour cette raison.

De la même façon, l’achat de petits sacs, mangés dans les 15 jours est une pratique recommandée pour garder son aliment dans un état de conservation optimal.

Principe 5 : le chat stérilisé ne régule pas ses apports alimentaires

Son appétit augmente et ses besoins en énergie diminuent. Il faut donc s’adapter au changement de son métabolisme. Les aliments industriels « sterilized » ou « neutered » permettent de fournir une densité énergétique moindre et d’éviter ainsi la prise de poids.

Felichef croquettes chatHill's Science Plan Feline Young Adult Sterilised True Instinct Original au saumon chat stérilisé

D’ailleurs pour ne pas transformer votre chat en petit tigre frustré et affamé, il vaut mieux donner une quantité identique d’un aliment moins énergétique que de diminuer la quantité de l’aliment précédent devenu trop riche ! Si malheureusement, votre petit félin devient un petit glouton, il est quand même possible de s’en sortir en travaillant les techniques de distribution alimentaire.

Dr Alnot, vétérinaire et rédactrice